From paulcosquer at aol.com Sat Nov 8 02:14:59 2008 From: paulcosquer at aol.com (Paul Cosquer) Date: Sat, 8 Nov 2008 11:14:59 +0100 Subject: [Bandung-pm] =?iso-8859-1?q?Qu=92est-ce_qu=92un_d=E9mocrate_=3F?= Message-ID: <20081108101459.FPER22492.cdptpa-omta04.mail.rr.com@2ao1z> Les d?mocrates sont l?gion. Il n?y a que cela. Lisez les professions de foi politiques et vous n?y verrez jamais une personne se d?clarant oppos?e a` la d?mocratie ou e^tre partisane d?un r?gime politique diff?rent comme la monarchie absolue, la dictature fasciste ou autre autoritarisme. Pourquoi insistent-ils donc tant a` faire savoir qu?ils en sont, dans un monde ou` personne ne pr?tend ne pas l?e^tre ? Qu?insinuent-ils donc ces d?mocrates apparemment futilement vantards ? Il doit y avoir une intention id?ologique occulte ou inconsciente pour qu?ils se pr?sentent devant les ?lecteurs par une appellation qu?ils se gardent de d?finir explicitement, sinon en n?gatif par opposition aux autres r?gimes politiques cit?s pr?c?demment. Pour eux, sans doute, l??tymologie grecque parle d?elle-me^me. Ce qui ne manque pas d?int?re^t lorsqu?on sait qu?en Attique, la` ou` la d?mocratie fut invent?e, 80 % de la population ne faisait pas partie du peuple. Ce n??taient que des esclaves, des femmes et des m?te`ques. La libert? d?expression n?existait que pour ce reste de 20 % appel? citoyen et formait le "demos", de me^me pour la libert? et les droits de l?homme de l??poque. Est-ce donc cela leur mode`le de d?mocratie dont ils se vantent e^tre partisans ? Ces d?mocrates modernes penseraient donc dans leur for int?rieur qu?il doit en e^tre toujours ainsi, pour ceux qui se sentent ou sont privil?gi?s par le r?gime politique d?mocratique. Et d?obtenir a` travers des ?lections les gouvernants ad hoc qui sauront maintenir les privile`ges de se sentir des d?mocrates car exer?ant le pouvoir a` travers ces repr?sentants. Bien su^r, maintenant l?exclusion n?est plus une question de discrimination explicite de la population, mais de l?usage efficace des outils d?mocratiques modernes, comme les id?ologies manipulatrices, de la libert? d?expression s?lective, d?une multitude de partis d?mocratiques, de leurs financements et des embu^ches l?gales de toutes sortes. Ces instruments permettent de mettre au pouvoir essentiellement des d?mocrates ad hoc, choisis par les partis et pr?sent?s au bon peuple manipul? pour qu?il choisisse parmi eux les d?mocrates officiels et de l?opposition, aux officiels naturellement, pas a` la d?mocratie. Dans les deux cas, antique ou moderne, le mode de production, esclavagiste ou capitaliste, est toujours un mode d?exploitation du travail humain au profit d?une classe s?lecte de d?mocrates : ceux qui exercent le pouvoir (au nom) du peuple et qui, on les comprend, trouvent enviable la d?mocratie qui permet de s?auto-perp?tuer par l?alternance dite d?mocratique bien huil?e apre`s plus d?une centaine d?ann?es de bavures et de r?voltes sanglantes de non-d?mocrates qui ne savent pas comment heureux ils sont de vivre en d?mocratie, qu?ils acceptent pourtant. Les d?mocrates induisent donc dans l?esprit des ?lecteurs l?id?e qu?ils vivent d?ja` en d?mocratie et qu?il ne faut donc rien changer de ses formes apparentes actuelles sous peine de perdre ce grand privile`ge. Et comme les formes de notre d?mocratie sont celles qui permettent le pouvoir de la classe bourgeoise sur le reste du peuple, c?est une manie`re de les forcer a` penser que le capitalisme et la d?mocratie, c?est la me^me chose. Comme d?ailleurs ?tait la me^me chose d?mocratie antique et l?esclavagisme, puisque ces d?mocrates modernes se complaisent a` dire que la d?mocratie date de cette ?poque, sous d?autres formes, mais avec le me^me fond d?exclusion de ceux qui n?ont pas la libert? d?en profiter. Qu?ont-ils donc de si particulier ceux qui se disent d?mocrates, a` tout propos, pour toute pens?e politique et qui les distinguerait des autres ? Il suffit de conna?tre la pens?e politique de ces autres. De qui ? De ceux qui n??prouvent pas le besoin d?insister sur l??vidence, pour vivre justement en d?mocratie qu?ils osent qualifier, eux, de bourgeoise. Qu?ils ne trouvent justement pas assez d?mocratique et qui luttent pour un monde meilleur dans lequel le peuple pourra librement vivre en paix et avoir la garantie de pouvoir se nourrir, s?abriter, s??duquer, se soigner et se divertir dans la justice sociale et en accord avec le niveau de d?veloppement et ressources de leur soci?t?. La r?ponse est simple ! C?est pour se donner bonne conscience devant la soci?t? capitaliste actuelle qu?ils jugent a` juste titre injuste, mais dont ils veulent assurer la p?rennit? en maintenant la propri?t? priv?e des moyens de production, en raison de leur ?goi"sme refoul?. Car c?est justement cette injustice qui leur permet d?e^tre parmi les privil?gi?s. Alors ils ne se disent pas partisans du capitalisme, mais partisans du d?mocratisme en feignant de croire que d?mocratisme et capitalisme sont la me^me chose. Car le mot en soi est bien plus sympathique que capitalisme. La substitution euph?mistique a une base objective. On entend g?n?ralement par "d?mocrate" le partisan d?un syste`me de gouvernance que l?on d?signe par "d?mocratie" et non celui qui gouverne. Ce r?gime politique dont tout le monde accepte la signification ?tymologique a pris naissance sous sa forme moderne avec l?apparition de la dominance du mode de production capitaliste au cours du XVIIIe sie`cle et la prise cons?quente du pouvoir politique par la bourgeoisie. Cette signification du mot d?mocrate est devenue ?tymologiquement fausse et trompeuse au fur et a` mesure que la bourgeoisie cessa de repr?senter l?gitimement les int?re^ts du peuple tout entier comme c??tait le cas sous l?ancien r?gime. Elle ne sert les int?re^ts que de ceux qui conside`rent en e^tre les b?n?ficiaires au point de croire qu?ils exercent effectivement le pouvoir et sont donc des d?mocrates. Car c?est bien ce que signifie le mot d?mocrate : Celui qui exerce le pouvoir du peuple (au nom du peuple) sans la pr?cision Lincolnienne du "pour le peuple." Le d?mocratisme ou la d?mocratie est un r?gime politique et n?est pas un mode de production. Il y a une volont? consciente des d?mocrates de confondre ces deux cat?gories parfaitement distinctes. De confondre le politique et l??conomique afin de rester au niveau politique et maintenir le mode de production capitaliste en crise. Il existe depuis 1917 des d?mocraties socialistes ou populaires, comme Cuba, la Chine, le Vietnam, la RPDC qui ne sont pas des d?mocraties bourgeoises. Aristocrate, bureaucrate, technocrate, ploutocrate, g?rontocrate, th?ocrate, phallocrate c?est clair que le suffixe "crate" imprime un sens p?joratif, confirm? par le caracte`re d?pr?ciatif qu?inspirent ces quelques mots de la liste desquels, curieusement, Wikip?dia exclu "d?mocrate", pourtant de loin le plus utilis?, mais peut-e^tre parce qu?il n?est pas encore suffisamment d?pr?ci?. De se trouver en telle compagnie devrait e^tre d?solant et troublant pour ceux qui insistent a` se pr?senter comme d?mocrates, mais tre`s satisfaisant pour les autres : les d?mocratistes. Les d?mocrates ne sont que ceux qui exercent effectivement le pouvoir (au nom) du peuple. L?aristocrate est bien le membre de la classe des nobles (aristocratie) qui exercent effectivement le pouvoir, et non le partisan de la royaut?. De me^me, le bureaucrate est bien celui qui de son bureau exerce un pouvoir et non celui qui est partisan de la bureaucratie. Et ainsi de suite Il est ?vident que l?aspect p?joratif du suffixe provient de sa signification "pouvoir" qui a toujours ?t? m?pris? ostensiblement ou en sourdine par le peuple qui le subit. Cette terminaison ne peut en aucun cas signifier "e^tre partisan de", il n?y a d?ailleurs aucun autre exemple avec cette signification d?acceptation ou d?adh?sion. Les d?mocrates m?ritent plus que jamais cette auto-qualification p?jorative. S?ils sont des v?ritables partisans du "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple", alors ils doivent se nommer d?mocratistes, en conformit? avec la d?finition de Lincoln. Le terme d?mocrate restant r?serv? pour nommer ceux qui exercent effectivement le pouvoir au nom du peuple, mais pour le peuple en son entier et non pour eux exclusivement. Les d?mocrates ont le but inavou?, conscient ou non, de mieux justifier l?ind?fendable, c?est-a`-dire la p?rennit? de l?exploitation de l?homme par l?homme, en critiquant le capitalisme pour l?am?liorer, mais en rejetant tout autre solution a` sa crise qui rele`verait de son d?passement dialectique tel que pr?vu par l?analyse marxiste de l?Histoire (mat?rialisme historique). Ils ne d?fendent plus le capitalisme ; ils d?fendent la d?mocratie, c?est-a`-dire par insinuation : le capitalisme. Pour ces "petits-bourgeois" d?mocrates la tentation est irr?sistible de rechercher des solutions a` la crise du capitalisme sans remettre en cause celui-ci car cela ferait d?eux des marxistes. Quelle horreur ! Comment d?passer le capitalisme sans e^tre r?volutionnaire ? Voila` le grand dilemme des d?mocrates qui ne font depuis quelques temps que proposer des "am?liorations" sans jamais ?voquer la question cruciale de la propri?t? des grands moyens de production de distribution et de financement. Celle-ci devrait passer dans les mains de la nation pour que la d?mocratie qu?ils revendiquent ait aussi le pouvoir ?conomique, le v?ritable pouvoir. Comme si le mode de production capitaliste ?tait p?renne, que la R?volution socialiste ne pouvait se produire, et que le mat?rialisme historique qui la pr?voit en r?ponse dialectique aux contradictions avait ?t? r?fut?. Par qui ? O? ? Et quand ? Un "d?mocratiste" milite pour le remplacement r?volutionnaire du capitalisme comme mode de production dominant. Il est partisan de la seule et v?ritable d?mocratie, celle du pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, celle qui permettra dans ce sie`cle d?installer le socialisme dans les puissances occidentales, le socialisme du XXIe. Cette d?mocratie v?ritable ne pourra e^tre vue que comme une dictature du prol?tariat de la me^me manie`re que la d?mocratie bourgeoise n?est en fait que la dictature de la bourgeoisie, au sens des cat?gories marxistes : dictature et classes sociales. Dictature du prol?tariat ne signifie pas ?limination de la bourgeoisie, elle signifie le sym?trique de la dictature de la bourgeoisie, c?est-a`-dire que ce sera le prol?tariat qui dirigera l??conomie dans les faits. De toute fa?on cette classe haute bourgeoise se r?duit de plus en plus en nombre d?individus au fur et a` mesure que sa part relative du capital priv? cro?t. La d?mocratie n?est pas contradictoire avec la dictature d?une classe sur une autre, car c?est la dictature d?mocratique d?une classe en opposition au totalitarisme de cette classe, qui sous le mode de production capitaliste est le fascisme et sous le mode socialiste a ?t? le stalinisme. La diff?rence est que la classe des prol?taires est bien plus nombreuse que la bourgeoise. Il est significatif qu?au cours du sie`cle pass? et me^me celui-ci, des dictatures bourgeoises fascistes et non d?mocratiques aient apparu lorsque la bourgeoisie perdait partiellement le pouvoir politique au cours d??lections parfaitement d?mocratiques. Et que des mouvements fascistes apparaissent en Equateur, Bolivie, Nicaragua, Venezuela, la` ou` justement des peuples reprennent en main leurs ressources et une bonne part du capital ?tranger en toute d?mocratie bourgeoise quoi qu?en disent ces mouvements violents. Le d?mocrate ne serait-t-il que peu d?mocratiste et deviendrait facilement fasciste de`s que ses privile`ges sont en danger ? Le suffixe grec "crate" signifie pouvoir comme nos d?mocrates ne le savent que trop bien. Car ils l?aiment bien le pouvoir, le leur a` ne pas en douter, mais certainement pas celui des prol?taires, c?est-a`-dire de ceux qui ne posse`dent pour toute richesse que leurs enfants (prolif?rer), et qui forment pourtant l?immense majorit? et sont donc le peuple. Celui-ci se distingue de l??lite poss?dante (bourgeoise) qui gouverne pour elle-me^me dans nos d?mocraties que l?on qualifiera de bourgeoises, mais que les bourgeois ne qualifieront jamais : c?est leur d?mocratie a` eux, et il serait vraiment dangereux de laisser croire au peuple qu?une d?mocratie pourrait e^tre autre que bourgeoise en la qualifiant comme telle. Je pr?cise de suite, pour les bourgeois en recherche permanente de r?futations par des "raisonnements" en boucle sur l?Histoire d?crite et analys?e par eux-me^mes, que l?on entend par richesse les moyens qui permettent de s?enrichir. De s?enrichir encore et encore plus par l?appropriation du travail des autres gr?ce a` un capital initial, que celui-ci ait ?t? obtenu par h?ritage, par le vol ou le pillage et jamais plus par sa propre force de travail. Pour les d?mocrates, les cat?gories marxistes ne valent rien, puisqu?elles sont marxistes et servent a` expliquer rationnellement les contradictions antagonistes de classes et dont ils ne veulent pas entendre parler. Ils feront n?importent quelles circonvolutions rh?toriques pour ?viter d?utiliser pertinemment les d?finitions marxistes afin de mieux en d?voyer leurs sens. "On sait ce que cela a donn?", diront-ils en choeur dans le meilleur des cas a` ceux qui osent blasph?mer. Et dans les autres, de vous jeter a` la face du Pol Pot, du 100 000 000 de morts, du goulag et autres affirmations plus idiotes que tautologiques. Les d?mocrates ont des raisonnements implacables et n?usent jamais de la langue de bois. Ils usent et abusent des clich?s impos?s par centaines d?ann?es de propagandes anticommunistes, qui ne sont en fait que de la rh?torique trompeuse accept?e comme joker justifiant l??goi"sme refoul? de gens qui se sentent privil?gi?s sous le capitalisme occidental. La pens?e marxiste motiv?e par une ?thique, celle de la justice sociale, est le v?ritable semeur de conscience qu?ils redoutent, comme le Vatican qui y voit a` juste titre une conception globale du monde concurrente de la sienne, tre`s s?rieuse, scientifique, b?tie sur la connaissance accumul?e et non sur l?ignorance crasse. Les d?mocrates (ceux qui se targuent d?en e^tre) sont donc des petits-bourgeois qui ne pensent que pour la p?rennit? du capitalisme dont ils essaient a` coups de rh?toriques hypocrites de substituer l?appellation a` celle de "d?mocratie", mais sans le dire explicitement afin qu?elle paraisse naturelle, comme venant de soi. Encore quelques ann?es, quelques guerres "pour la d?mocratie" et la substitution sera entr?e dans les esprits, sanctifi?e en quelque sorte, et ceux qui s?y opposeront seront des blasph?mateurs, des r?visionnistes, voire des n?gationnistes puis des "supp?ts des terroristes" qu?il faudra enfermer dans des goulags, pardon, des Guantanamos De`s lors, quiconque propose la nationalisation des grands moyens de production, de financement et de distribution comme solution a` la crise, ne peut e^tre un d?mocrate car minant le principe du capitalisme, c?est-a`-dire de la d?mocratie (bourgeoise cela va de soi). Pourvu que cela dure ! Voila` leur doctrine en mal de conscience ; c?est ce qui ressort en lisant leurs tentatives vaines de s?en donner une bonne, tant ils font preuve d?un antimarxisme patent en ?vitant ostensiblement de s?y r?f?rer, mais, au mieux inconsciemment, pour sauver le capitalisme d?un effondrement bien r?el qui ne peut qu?aboutir a` son maintien par un syste`me de gouvernement fasciste occidental sur le reste du monde, par la guerre imp?riale occidentale dirig?e par les Etats-Unis. "Socialisme ou barbarie", disait d?ja` Rosa Luxemburg. Puisque assassin?e par la bourgeoisie de son ?poque apre`s la premie`re guerre imp?rialiste capitaliste bourgeoise, elle n?a pas connu la barbarie qu?elle pronostiqua et qui ne fut rien d?autre que le fascisme qui s?ensuivit et qui visait, impuls? par la haute bourgeoisie fran?aise et anglo-saxonne, le socialisme naissant et dur a` cuire en URSS qui venait de r?sister a` la guerre civile. Le fascisme occidental s?installait pour ?viter la solution socialiste des Spartakistes a` la premie`re grande crise capitaliste et pour renverser l?URSS. Ce que comprirent Staline et les communistes de l?internationale qui s?aligne`rent sur Staline pour la survie de l?URSS Le fascisme est un syste`me de gouvernement capitaliste, comme nos d?mocrates oublient syst?matiquement de le pr?ciser. Ils pr?fe`rent l?appeler syste`me totalitaire pour y englober dans l?opprobre le socialisme qui pour eux ne peut qu?e^tre totalitaire par nature, pas comme le capitalisme. From zalkawe at wanadoo.fr Sat Nov 8 03:02:58 2008 From: zalkawe at wanadoo.fr (Zalka) Date: Sat, 8 Nov 2008 12:02:58 +0100 Subject: [Bandung-pm] Democracy Message-ID: <20081108110258.SDBA27474.hrndva-omta01.mail.rr.com@4k6l2> Les d?mocrates sont l?gion. Il n?y a que cela. Lisez les professions de foi politiques et vous n?y verrez jamais une personne se d?clarant oppos?e a` la d?mocratie ou e^tre partisane d?un r?gime politique diff?rent comme la monarchie absolue, la dictature fasciste ou autre autoritarisme. Pourquoi insistent-ils donc tant a` faire savoir qu?ils en sont, dans un monde ou` personne ne pr?tend ne pas l?e^tre ? Qu?insinuent-ils donc ces d?mocrates apparemment futilement vantards ? Il doit y avoir une intention id?ologique occulte ou inconsciente pour qu?ils se pr?sentent devant les ?lecteurs par une appellation qu?ils se gardent de d?finir explicitement, sinon en n?gatif par opposition aux autres r?gimes politiques cit?s pr?c?demment. Pour eux, sans doute, l??tymologie grecque parle d?elle-me^me. Ce qui ne manque pas d?int?re^t lorsqu?on sait qu?en Attique, la` ou` la d?mocratie fut invent?e, 80 % de la population ne faisait pas partie du peuple. Ce n??taient que des esclaves, des femmes et des m?te`ques. La libert? d?expression n?existait que pour ce reste de 20 % appel? citoyen et formait le "demos", de me^me pour la libert? et les droits de l?homme de l??poque. Est-ce donc cela leur mode`le de d?mocratie dont ils se vantent e^tre partisans ? Ces d?mocrates modernes penseraient donc dans leur for int?rieur qu?il doit en e^tre toujours ainsi, pour ceux qui se sentent ou sont privil?gi?s par le r?gime politique d?mocratique. Et d?obtenir a` travers des ?lections les gouvernants ad hoc qui sauront maintenir les privile`ges de se sentir des d?mocrates car exer?ant le pouvoir a` travers ces repr?sentants. Bien su^r, maintenant l?exclusion n?est plus une question de discrimination explicite de la population, mais de l?usage efficace des outils d?mocratiques modernes, comme les id?ologies manipulatrices, de la libert? d?expression s?lective, d?une multitude de partis d?mocratiques, de leurs financements et des embu^ches l?gales de toutes sortes. Ces instruments permettent de mettre au pouvoir essentiellement des d?mocrates ad hoc, choisis par les partis et pr?sent?s au bon peuple manipul? pour qu?il choisisse parmi eux les d?mocrates officiels et de l?opposition, aux officiels naturellement, pas a` la d?mocratie. Dans les deux cas, antique ou moderne, le mode de production, esclavagiste ou capitaliste, est toujours un mode d?exploitation du travail humain au profit d?une classe s?lecte de d?mocrates : ceux qui exercent le pouvoir (au nom) du peuple et qui, on les comprend, trouvent enviable la d?mocratie qui permet de s?auto-perp?tuer par l?alternance dite d?mocratique bien huil?e apre`s plus d?une centaine d?ann?es de bavures et de r?voltes sanglantes de non-d?mocrates qui ne savent pas comment heureux ils sont de vivre en d?mocratie, qu?ils acceptent pourtant. Les d?mocrates induisent donc dans l?esprit des ?lecteurs l?id?e qu?ils vivent d?ja` en d?mocratie et qu?il ne faut donc rien changer de ses formes apparentes actuelles sous peine de perdre ce grand privile`ge. Et comme les formes de notre d?mocratie sont celles qui permettent le pouvoir de la classe bourgeoise sur le reste du peuple, c?est une manie`re de les forcer a` penser que le capitalisme et la d?mocratie, c?est la me^me chose. Comme d?ailleurs ?tait la me^me chose d?mocratie antique et l?esclavagisme, puisque ces d?mocrates modernes se complaisent a` dire que la d?mocratie date de cette ?poque, sous d?autres formes, mais avec le me^me fond d?exclusion de ceux qui n?ont pas la libert? d?en profiter. Qu?ont-ils donc de si particulier ceux qui se disent d?mocrates, a` tout propos, pour toute pens?e politique et qui les distinguerait des autres ? Il suffit de conna?tre la pens?e politique de ces autres. De qui ? De ceux qui n??prouvent pas le besoin d?insister sur l??vidence, pour vivre justement en d?mocratie qu?ils osent qualifier, eux, de bourgeoise. Qu?ils ne trouvent justement pas assez d?mocratique et qui luttent pour un monde meilleur dans lequel le peuple pourra librement vivre en paix et avoir la garantie de pouvoir se nourrir, s?abriter, s??duquer, se soigner et se divertir dans la justice sociale et en accord avec le niveau de d?veloppement et ressources de leur soci?t?. La r?ponse est simple ! C?est pour se donner bonne conscience devant la soci?t? capitaliste actuelle qu?ils jugent a` juste titre injuste, mais dont ils veulent assurer la p?rennit? en maintenant la propri?t? priv?e des moyens de production, en raison de leur ?goi"sme refoul?. Car c?est justement cette injustice qui leur permet d?e^tre parmi les privil?gi?s. Alors ils ne se disent pas partisans du capitalisme, mais partisans du d?mocratisme en feignant de croire que d?mocratisme et capitalisme sont la me^me chose. Car le mot en soi est bien plus sympathique que capitalisme. La substitution euph?mistique a une base objective. On entend g?n?ralement par "d?mocrate" le partisan d?un syste`me de gouvernance que l?on d?signe par "d?mocratie" et non celui qui gouverne. Ce r?gime politique dont tout le monde accepte la signification ?tymologique a pris naissance sous sa forme moderne avec l?apparition de la dominance du mode de production capitaliste au cours du XVIIIe sie`cle et la prise cons?quente du pouvoir politique par la bourgeoisie. Cette signification du mot d?mocrate est devenue ?tymologiquement fausse et trompeuse au fur et a` mesure que la bourgeoisie cessa de repr?senter l?gitimement les int?re^ts du peuple tout entier comme c??tait le cas sous l?ancien r?gime. Elle ne sert les int?re^ts que de ceux qui conside`rent en e^tre les b?n?ficiaires au point de croire qu?ils exercent effectivement le pouvoir et sont donc des d?mocrates. Car c?est bien ce que signifie le mot d?mocrate : Celui qui exerce le pouvoir du peuple (au nom du peuple) sans la pr?cision Lincolnienne du "pour le peuple." Le d?mocratisme ou la d?mocratie est un r?gime politique et n?est pas un mode de production. Il y a une volont? consciente des d?mocrates de confondre ces deux cat?gories parfaitement distinctes. De confondre le politique et l??conomique afin de rester au niveau politique et maintenir le mode de production capitaliste en crise. Il existe depuis 1917 des d?mocraties socialistes ou populaires, comme Cuba, la Chine, le Vietnam, la RPDC qui ne sont pas des d?mocraties bourgeoises. Aristocrate, bureaucrate, technocrate, ploutocrate, g?rontocrate, th?ocrate, phallocrate c?est clair que le suffixe "crate" imprime un sens p?joratif, confirm? par le caracte`re d?pr?ciatif qu?inspirent ces quelques mots de la liste desquels, curieusement, Wikip?dia exclu "d?mocrate", pourtant de loin le plus utilis?, mais peut-e^tre parce qu?il n?est pas encore suffisamment d?pr?ci?. De se trouver en telle compagnie devrait e^tre d?solant et troublant pour ceux qui insistent a` se pr?senter comme d?mocrates, mais tre`s satisfaisant pour les autres : les d?mocratistes. Les d?mocrates ne sont que ceux qui exercent effectivement le pouvoir (au nom) du peuple. L?aristocrate est bien le membre de la classe des nobles (aristocratie) qui exercent effectivement le pouvoir, et non le partisan de la royaut?. De me^me, le bureaucrate est bien celui qui de son bureau exerce un pouvoir et non celui qui est partisan de la bureaucratie. Et ainsi de suite Il est ?vident que l?aspect p?joratif du suffixe provient de sa signification "pouvoir" qui a toujours ?t? m?pris? ostensiblement ou en sourdine par le peuple qui le subit. Cette terminaison ne peut en aucun cas signifier "e^tre partisan de", il n?y a d?ailleurs aucun autre exemple avec cette signification d?acceptation ou d?adh?sion. Les d?mocrates m?ritent plus que jamais cette auto-qualification p?jorative. S?ils sont des v?ritables partisans du "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple", alors ils doivent se nommer d?mocratistes, en conformit? avec la d?finition de Lincoln. Le terme d?mocrate restant r?serv? pour nommer ceux qui exercent effectivement le pouvoir au nom du peuple, mais pour le peuple en son entier et non pour eux exclusivement. Les d?mocrates ont le but inavou?, conscient ou non, de mieux justifier l?ind?fendable, c?est-a`-dire la p?rennit? de l?exploitation de l?homme par l?homme, en critiquant le capitalisme pour l?am?liorer, mais en rejetant tout autre solution a` sa crise qui rele`verait de son d?passement dialectique tel que pr?vu par l?analyse marxiste de l?Histoire (mat?rialisme historique). Ils ne d?fendent plus le capitalisme ; ils d?fendent la d?mocratie, c?est-a`-dire par insinuation : le capitalisme. Pour ces "petits-bourgeois" d?mocrates la tentation est irr?sistible de rechercher des solutions a` la crise du capitalisme sans remettre en cause celui-ci car cela ferait d?eux des marxistes. Quelle horreur ! Comment d?passer le capitalisme sans e^tre r?volutionnaire ? Voila` le grand dilemme des d?mocrates qui ne font depuis quelques temps que proposer des "am?liorations" sans jamais ?voquer la question cruciale de la propri?t? des grands moyens de production de distribution et de financement. Celle-ci devrait passer dans les mains de la nation pour que la d?mocratie qu?ils revendiquent ait aussi le pouvoir ?conomique, le v?ritable pouvoir. Comme si le mode de production capitaliste ?tait p?renne, que la R?volution socialiste ne pouvait se produire, et que le mat?rialisme historique qui la pr?voit en r?ponse dialectique aux contradictions avait ?t? r?fut?. Par qui ? O? ? Et quand ? Un "d?mocratiste" milite pour le remplacement r?volutionnaire du capitalisme comme mode de production dominant. Il est partisan de la seule et v?ritable d?mocratie, celle du pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, celle qui permettra dans ce sie`cle d?installer le socialisme dans les puissances occidentales, le socialisme du XXIe. Cette d?mocratie v?ritable ne pourra e^tre vue que comme une dictature du prol?tariat de la me^me manie`re que la d?mocratie bourgeoise n?est en fait que la dictature de la bourgeoisie, au sens des cat?gories marxistes : dictature et classes sociales. Dictature du prol?tariat ne signifie pas ?limination de la bourgeoisie, elle signifie le sym?trique de la dictature de la bourgeoisie, c?est-a`-dire que ce sera le prol?tariat qui dirigera l??conomie dans les faits. De toute fa?on cette classe haute bourgeoise se r?duit de plus en plus en nombre d?individus au fur et a` mesure que sa part relative du capital priv? cro?t. La d?mocratie n?est pas contradictoire avec la dictature d?une classe sur une autre, car c?est la dictature d?mocratique d?une classe en opposition au totalitarisme de cette classe, qui sous le mode de production capitaliste est le fascisme et sous le mode socialiste a ?t? le stalinisme. La diff?rence est que la classe des prol?taires est bien plus nombreuse que la bourgeoise. Il est significatif qu?au cours du sie`cle pass? et me^me celui-ci, des dictatures bourgeoises fascistes et non d?mocratiques aient apparu lorsque la bourgeoisie perdait partiellement le pouvoir politique au cours d??lections parfaitement d?mocratiques. Et que des mouvements fascistes apparaissent en Equateur, Bolivie, Nicaragua, Venezuela, la` ou` justement des peuples reprennent en main leurs ressources et une bonne part du capital ?tranger en toute d?mocratie bourgeoise quoi qu?en disent ces mouvements violents. Le d?mocrate ne serait-t-il que peu d?mocratiste et deviendrait facilement fasciste de`s que ses privile`ges sont en danger ? Le suffixe grec "crate" signifie pouvoir comme nos d?mocrates ne le savent que trop bien. Car ils l?aiment bien le pouvoir, le leur a` ne pas en douter, mais certainement pas celui des prol?taires, c?est-a`-dire de ceux qui ne posse`dent pour toute richesse que leurs enfants (prolif?rer), et qui forment pourtant l?immense majorit? et sont donc le peuple. Celui-ci se distingue de l??lite poss?dante (bourgeoise) qui gouverne pour elle-me^me dans nos d?mocraties que l?on qualifiera de bourgeoises, mais que les bourgeois ne qualifieront jamais : c?est leur d?mocratie a` eux, et il serait vraiment dangereux de laisser croire au peuple qu?une d?mocratie pourrait e^tre autre que bourgeoise en la qualifiant comme telle. Je pr?cise de suite, pour les bourgeois en recherche permanente de r?futations par des "raisonnements" en boucle sur l?Histoire d?crite et analys?e par eux-me^mes, que l?on entend par richesse les moyens qui permettent de s?enrichir. De s?enrichir encore et encore plus par l?appropriation du travail des autres gr?ce a` un capital initial, que celui-ci ait ?t? obtenu par h?ritage, par le vol ou le pillage et jamais plus par sa propre force de travail. Pour les d?mocrates, les cat?gories marxistes ne valent rien, puisqu?elles sont marxistes et servent a` expliquer rationnellement les contradictions antagonistes de classes et dont ils ne veulent pas entendre parler. Ils feront n?importent quelles circonvolutions rh?toriques pour ?viter d?utiliser pertinemment les d?finitions marxistes afin de mieux en d?voyer leurs sens. "On sait ce que cela a donn?", diront-ils en choeur dans le meilleur des cas a` ceux qui osent blasph?mer. Et dans les autres, de vous jeter a` la face du Pol Pot, du 100 000 000 de morts, du goulag et autres affirmations plus idiotes que tautologiques. Les d?mocrates ont des raisonnements implacables et n?usent jamais de la langue de bois. Ils usent et abusent des clich?s impos?s par centaines d?ann?es de propagandes anticommunistes, qui ne sont en fait que de la rh?torique trompeuse accept?e comme joker justifiant l??goi"sme refoul? de gens qui se sentent privil?gi?s sous le capitalisme occidental. La pens?e marxiste motiv?e par une ?thique, celle de la justice sociale, est le v?ritable semeur de conscience qu?ils redoutent, comme le Vatican qui y voit a` juste titre une conception globale du monde concurrente de la sienne, tre`s s?rieuse, scientifique, b?tie sur la connaissance accumul?e et non sur l?ignorance crasse. Les d?mocrates (ceux qui se targuent d?en e^tre) sont donc des petits-bourgeois qui ne pensent que pour la p?rennit? du capitalisme dont ils essaient a` coups de rh?toriques hypocrites de substituer l?appellation a` celle de "d?mocratie", mais sans le dire explicitement afin qu?elle paraisse naturelle, comme venant de soi. Encore quelques ann?es, quelques guerres "pour la d?mocratie" et la substitution sera entr?e dans les esprits, sanctifi?e en quelque sorte, et ceux qui s?y opposeront seront des blasph?mateurs, des r?visionnistes, voire des n?gationnistes puis des "supp?ts des terroristes" qu?il faudra enfermer dans des goulags, pardon, des Guantanamos De`s lors, quiconque propose la nationalisation des grands moyens de production, de financement et de distribution comme solution a` la crise, ne peut e^tre un d?mocrate car minant le principe du capitalisme, c?est-a`-dire de la d?mocratie (bourgeoise cela va de soi). Pourvu que cela dure ! Voila` leur doctrine en mal de conscience ; c?est ce qui ressort en lisant leurs tentatives vaines de s?en donner une bonne, tant ils font preuve d?un antimarxisme patent en ?vitant ostensiblement de s?y r?f?rer, mais, au mieux inconsciemment, pour sauver le capitalisme d?un effondrement bien r?el qui ne peut qu?aboutir a` son maintien par un syste`me de gouvernement fasciste occidental sur le reste du monde, par la guerre imp?riale occidentale dirig?e par les Etats-Unis. "Socialisme ou barbarie", disait d?ja` Rosa Luxemburg. Puisque assassin?e par la bourgeoisie de son ?poque apre`s la premie`re guerre imp?rialiste capitaliste bourgeoise, elle n?a pas connu la barbarie qu?elle pronostiqua et qui ne fut rien d?autre que le fascisme qui s?ensuivit et qui visait, impuls? par la haute bourgeoisie fran?aise et anglo-saxonne, le socialisme naissant et dur a` cuire en URSS qui venait de r?sister a` la guerre civile. Le fascisme occidental s?installait pour ?viter la solution socialiste des Spartakistes a` la premie`re grande crise capitaliste et pour renverser l?URSS. Ce que comprirent Staline et les communistes de l?internationale qui s?aligne`rent sur Staline pour la survie de l?URSS Le fascisme est un syste`me de gouvernement capitaliste, comme nos d?mocrates oublient syst?matiquement de le pr?ciser. Ils pr?fe`rent l?appeler syste`me totalitaire pour y englober dans l?opprobre le socialisme qui pour eux ne peut qu?e^tre totalitaire par nature, pas comme le capitalisme. From zalkawe at wanadoo.fr Sat Nov 8 03:39:46 2008 From: zalkawe at wanadoo.fr (Zalka) Date: Sat, 8 Nov 2008 12:39:46 +0100 Subject: [Bandung-pm] =?iso-8859-1?q?Qu=92est-ce_qu=92un_d=E9mocrate_=3F?= Message-ID: <20081108113946.SLZJ24810.hrndva-omta05.mail.rr.com@3lyw4> Les d?mocrates sont l?gion. Il n?y a que cela. Lisez les professions de foi politiques et vous n?y verrez jamais une personne se d?clarant oppos?e a` la d?mocratie ou e^tre partisane d?un r?gime politique diff?rent comme la monarchie absolue, la dictature fasciste ou autre autoritarisme. Pourquoi insistent-ils donc tant a` faire savoir qu?ils en sont, dans un monde ou` personne ne pr?tend ne pas l?e^tre ? Qu?insinuent-ils donc ces d?mocrates apparemment futilement vantards ? Il doit y avoir une intention id?ologique occulte ou inconsciente pour qu?ils se pr?sentent devant les ?lecteurs par une appellation qu?ils se gardent de d?finir explicitement, sinon en n?gatif par opposition aux autres r?gimes politiques cit?s pr?c?demment. Pour eux, sans doute, l??tymologie grecque parle d?elle-me^me. Ce qui ne manque pas d?int?re^t lorsqu?on sait qu?en Attique, la` ou` la d?mocratie fut invent?e, 80 % de la population ne faisait pas partie du peuple. Ce n??taient que des esclaves, des femmes et des m?te`ques. La libert? d?expression n?existait que pour ce reste de 20 % appel? citoyen et formait le "demos", de me^me pour la libert? et les droits de l?homme de l??poque. Est-ce donc cela leur mode`le de d?mocratie dont ils se vantent e^tre partisans ? Ces d?mocrates modernes penseraient donc dans leur for int?rieur qu?il doit en e^tre toujours ainsi, pour ceux qui se sentent ou sont privil?gi?s par le r?gime politique d?mocratique. Et d?obtenir a` travers des ?lections les gouvernants ad hoc qui sauront maintenir les privile`ges de se sentir des d?mocrates car exer?ant le pouvoir a` travers ces repr?sentants. Bien su^r, maintenant l?exclusion n?est plus une question de discrimination explicite de la population, mais de l?usage efficace des outils d?mocratiques modernes, comme les id?ologies manipulatrices, de la libert? d?expression s?lective, d?une multitude de partis d?mocratiques, de leurs financements et des embu^ches l?gales de toutes sortes. Ces instruments permettent de mettre au pouvoir essentiellement des d?mocrates ad hoc, choisis par les partis et pr?sent?s au bon peuple manipul? pour qu?il choisisse parmi eux les d?mocrates officiels et de l?opposition, aux officiels naturellement, pas a` la d?mocratie. Dans les deux cas, antique ou moderne, le mode de production, esclavagiste ou capitaliste, est toujours un mode d?exploitation du travail humain au profit d?une classe s?lecte de d?mocrates : ceux qui exercent le pouvoir (au nom) du peuple et qui, on les comprend, trouvent enviable la d?mocratie qui permet de s?auto-perp?tuer par l?alternance dite d?mocratique bien huil?e apre`s plus d?une centaine d?ann?es de bavures et de r?voltes sanglantes de non-d?mocrates qui ne savent pas comment heureux ils sont de vivre en d?mocratie, qu?ils acceptent pourtant. Les d?mocrates induisent donc dans l?esprit des ?lecteurs l?id?e qu?ils vivent d?ja` en d?mocratie et qu?il ne faut donc rien changer de ses formes apparentes actuelles sous peine de perdre ce grand privile`ge. Et comme les formes de notre d?mocratie sont celles qui permettent le pouvoir de la classe bourgeoise sur le reste du peuple, c?est une manie`re de les forcer a` penser que le capitalisme et la d?mocratie, c?est la me^me chose. Comme d?ailleurs ?tait la me^me chose d?mocratie antique et l?esclavagisme, puisque ces d?mocrates modernes se complaisent a` dire que la d?mocratie date de cette ?poque, sous d?autres formes, mais avec le me^me fond d?exclusion de ceux qui n?ont pas la libert? d?en profiter. Qu?ont-ils donc de si particulier ceux qui se disent d?mocrates, a` tout propos, pour toute pens?e politique et qui les distinguerait des autres ? Il suffit de conna?tre la pens?e politique de ces autres. De qui ? De ceux qui n??prouvent pas le besoin d?insister sur l??vidence, pour vivre justement en d?mocratie qu?ils osent qualifier, eux, de bourgeoise. Qu?ils ne trouvent justement pas assez d?mocratique et qui luttent pour un monde meilleur dans lequel le peuple pourra librement vivre en paix et avoir la garantie de pouvoir se nourrir, s?abriter, s??duquer, se soigner et se divertir dans la justice sociale et en accord avec le niveau de d?veloppement et ressources de leur soci?t?. La r?ponse est simple ! C?est pour se donner bonne conscience devant la soci?t? capitaliste actuelle qu?ils jugent a` juste titre injuste, mais dont ils veulent assurer la p?rennit? en maintenant la propri?t? priv?e des moyens de production, en raison de leur ?goi"sme refoul?. Car c?est justement cette injustice qui leur permet d?e^tre parmi les privil?gi?s. Alors ils ne se disent pas partisans du capitalisme, mais partisans du d?mocratisme en feignant de croire que d?mocratisme et capitalisme sont la me^me chose. Car le mot en soi est bien plus sympathique que capitalisme. La substitution euph?mistique a une base objective. On entend g?n?ralement par "d?mocrate" le partisan d?un syste`me de gouvernance que l?on d?signe par "d?mocratie" et non celui qui gouverne. Ce r?gime politique dont tout le monde accepte la signification ?tymologique a pris naissance sous sa forme moderne avec l?apparition de la dominance du mode de production capitaliste au cours du XVIIIe sie`cle et la prise cons?quente du pouvoir politique par la bourgeoisie. Cette signification du mot d?mocrate est devenue ?tymologiquement fausse et trompeuse au fur et a` mesure que la bourgeoisie cessa de repr?senter l?gitimement les int?re^ts du peuple tout entier comme c??tait le cas sous l?ancien r?gime. Elle ne sert les int?re^ts que de ceux qui conside`rent en e^tre les b?n?ficiaires au point de croire qu?ils exercent effectivement le pouvoir et sont donc des d?mocrates. Car c?est bien ce que signifie le mot d?mocrate : Celui qui exerce le pouvoir du peuple (au nom du peuple) sans la pr?cision Lincolnienne du "pour le peuple." Le d?mocratisme ou la d?mocratie est un r?gime politique et n?est pas un mode de production. Il y a une volont? consciente des d?mocrates de confondre ces deux cat?gories parfaitement distinctes. De confondre le politique et l??conomique afin de rester au niveau politique et maintenir le mode de production capitaliste en crise. Il existe depuis 1917 des d?mocraties socialistes ou populaires, comme Cuba, la Chine, le Vietnam, la RPDC qui ne sont pas des d?mocraties bourgeoises. Aristocrate, bureaucrate, technocrate, ploutocrate, g?rontocrate, th?ocrate, phallocrate c?est clair que le suffixe "crate" imprime un sens p?joratif, confirm? par le caracte`re d?pr?ciatif qu?inspirent ces quelques mots de la liste desquels, curieusement, Wikip?dia exclu "d?mocrate", pourtant de loin le plus utilis?, mais peut-e^tre parce qu?il n?est pas encore suffisamment d?pr?ci?. De se trouver en telle compagnie devrait e^tre d?solant et troublant pour ceux qui insistent a` se pr?senter comme d?mocrates, mais tre`s satisfaisant pour les autres : les d?mocratistes. Les d?mocrates ne sont que ceux qui exercent effectivement le pouvoir (au nom) du peuple. L?aristocrate est bien le membre de la classe des nobles (aristocratie) qui exercent effectivement le pouvoir, et non le partisan de la royaut?. De me^me, le bureaucrate est bien celui qui de son bureau exerce un pouvoir et non celui qui est partisan de la bureaucratie. Et ainsi de suite Il est ?vident que l?aspect p?joratif du suffixe provient de sa signification "pouvoir" qui a toujours ?t? m?pris? ostensiblement ou en sourdine par le peuple qui le subit. Cette terminaison ne peut en aucun cas signifier "e^tre partisan de", il n?y a d?ailleurs aucun autre exemple avec cette signification d?acceptation ou d?adh?sion. Les d?mocrates m?ritent plus que jamais cette auto-qualification p?jorative. S?ils sont des v?ritables partisans du "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple", alors ils doivent se nommer d?mocratistes, en conformit? avec la d?finition de Lincoln. Le terme d?mocrate restant r?serv? pour nommer ceux qui exercent effectivement le pouvoir au nom du peuple, mais pour le peuple en son entier et non pour eux exclusivement. Les d?mocrates ont le but inavou?, conscient ou non, de mieux justifier l?ind?fendable, c?est-a`-dire la p?rennit? de l?exploitation de l?homme par l?homme, en critiquant le capitalisme pour l?am?liorer, mais en rejetant tout autre solution a` sa crise qui rele`verait de son d?passement dialectique tel que pr?vu par l?analyse marxiste de l?Histoire (mat?rialisme historique). Ils ne d?fendent plus le capitalisme ; ils d?fendent la d?mocratie, c?est-a`-dire par insinuation : le capitalisme. Pour ces "petits-bourgeois" d?mocrates la tentation est irr?sistible de rechercher des solutions a` la crise du capitalisme sans remettre en cause celui-ci car cela ferait d?eux des marxistes. Quelle horreur ! Comment d?passer le capitalisme sans e^tre r?volutionnaire ? Voila` le grand dilemme des d?mocrates qui ne font depuis quelques temps que proposer des "am?liorations" sans jamais ?voquer la question cruciale de la propri?t? des grands moyens de production de distribution et de financement. Celle-ci devrait passer dans les mains de la nation pour que la d?mocratie qu?ils revendiquent ait aussi le pouvoir ?conomique, le v?ritable pouvoir. Comme si le mode de production capitaliste ?tait p?renne, que la R?volution socialiste ne pouvait se produire, et que le mat?rialisme historique qui la pr?voit en r?ponse dialectique aux contradictions avait ?t? r?fut?. Par qui ? O? ? Et quand ? Un "d?mocratiste" milite pour le remplacement r?volutionnaire du capitalisme comme mode de production dominant. Il est partisan de la seule et v?ritable d?mocratie, celle du pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, celle qui permettra dans ce sie`cle d?installer le socialisme dans les puissances occidentales, le socialisme du XXIe. Cette d?mocratie v?ritable ne pourra e^tre vue que comme une dictature du prol?tariat de la me^me manie`re que la d?mocratie bourgeoise n?est en fait que la dictature de la bourgeoisie, au sens des cat?gories marxistes : dictature et classes sociales. Dictature du prol?tariat ne signifie pas ?limination de la bourgeoisie, elle signifie le sym?trique de la dictature de la bourgeoisie, c?est-a`-dire que ce sera le prol?tariat qui dirigera l??conomie dans les faits. De toute fa?on cette classe haute bourgeoise se r?duit de plus en plus en nombre d?individus au fur et a` mesure que sa part relative du capital priv? cro?t. La d?mocratie n?est pas contradictoire avec la dictature d?une classe sur une autre, car c?est la dictature d?mocratique d?une classe en opposition au totalitarisme de cette classe, qui sous le mode de production capitaliste est le fascisme et sous le mode socialiste a ?t? le stalinisme. La diff?rence est que la classe des prol?taires est bien plus nombreuse que la bourgeoise. Il est significatif qu?au cours du sie`cle pass? et me^me celui-ci, des dictatures bourgeoises fascistes et non d?mocratiques aient apparu lorsque la bourgeoisie perdait partiellement le pouvoir politique au cours d??lections parfaitement d?mocratiques. Et que des mouvements fascistes apparaissent en Equateur, Bolivie, Nicaragua, Venezuela, la` ou` justement des peuples reprennent en main leurs ressources et une bonne part du capital ?tranger en toute d?mocratie bourgeoise quoi qu?en disent ces mouvements violents. Le d?mocrate ne serait-t-il que peu d?mocratiste et deviendrait facilement fasciste de`s que ses privile`ges sont en danger ? Le suffixe grec "crate" signifie pouvoir comme nos d?mocrates ne le savent que trop bien. Car ils l?aiment bien le pouvoir, le leur a` ne pas en douter, mais certainement pas celui des prol?taires, c?est-a`-dire de ceux qui ne posse`dent pour toute richesse que leurs enfants (prolif?rer), et qui forment pourtant l?immense majorit? et sont donc le peuple. Celui-ci se distingue de l??lite poss?dante (bourgeoise) qui gouverne pour elle-me^me dans nos d?mocraties que l?on qualifiera de bourgeoises, mais que les bourgeois ne qualifieront jamais : c?est leur d?mocratie a` eux, et il serait vraiment dangereux de laisser croire au peuple qu?une d?mocratie pourrait e^tre autre que bourgeoise en la qualifiant comme telle. Je pr?cise de suite, pour les bourgeois en recherche permanente de r?futations par des "raisonnements" en boucle sur l?Histoire d?crite et analys?e par eux-me^mes, que l?on entend par richesse les moyens qui permettent de s?enrichir. De s?enrichir encore et encore plus par l?appropriation du travail des autres gr?ce a` un capital initial, que celui-ci ait ?t? obtenu par h?ritage, par le vol ou le pillage et jamais plus par sa propre force de travail. Pour les d?mocrates, les cat?gories marxistes ne valent rien, puisqu?elles sont marxistes et servent a` expliquer rationnellement les contradictions antagonistes de classes et dont ils ne veulent pas entendre parler. Ils feront n?importent quelles circonvolutions rh?toriques pour ?viter d?utiliser pertinemment les d?finitions marxistes afin de mieux en d?voyer leurs sens. "On sait ce que cela a donn?", diront-ils en choeur dans le meilleur des cas a` ceux qui osent blasph?mer. Et dans les autres, de vous jeter a` la face du Pol Pot, du 100 000 000 de morts, du goulag et autres affirmations plus idiotes que tautologiques. Les d?mocrates ont des raisonnements implacables et n?usent jamais de la langue de bois. Ils usent et abusent des clich?s impos?s par centaines d?ann?es de propagandes anticommunistes, qui ne sont en fait que de la rh?torique trompeuse accept?e comme joker justifiant l??goi"sme refoul? de gens qui se sentent privil?gi?s sous le capitalisme occidental. La pens?e marxiste motiv?e par une ?thique, celle de la justice sociale, est le v?ritable semeur de conscience qu?ils redoutent, comme le Vatican qui y voit a` juste titre une conception globale du monde concurrente de la sienne, tre`s s?rieuse, scientifique, b?tie sur la connaissance accumul?e et non sur l?ignorance crasse. Les d?mocrates (ceux qui se targuent d?en e^tre) sont donc des petits-bourgeois qui ne pensent que pour la p?rennit? du capitalisme dont ils essaient a` coups de rh?toriques hypocrites de substituer l?appellation a` celle de "d?mocratie", mais sans le dire explicitement afin qu?elle paraisse naturelle, comme venant de soi. Encore quelques ann?es, quelques guerres "pour la d?mocratie" et la substitution sera entr?e dans les esprits, sanctifi?e en quelque sorte, et ceux qui s?y opposeront seront des blasph?mateurs, des r?visionnistes, voire des n?gationnistes puis des "supp?ts des terroristes" qu?il faudra enfermer dans des goulags, pardon, des Guantanamos De`s lors, quiconque propose la nationalisation des grands moyens de production, de financement et de distribution comme solution a` la crise, ne peut e^tre un d?mocrate car minant le principe du capitalisme, c?est-a`-dire de la d?mocratie (bourgeoise cela va de soi). Pourvu que cela dure ! Voila` leur doctrine en mal de conscience ; c?est ce qui ressort en lisant leurs tentatives vaines de s?en donner une bonne, tant ils font preuve d?un antimarxisme patent en ?vitant ostensiblement de s?y r?f?rer, mais, au mieux inconsciemment, pour sauver le capitalisme d?un effondrement bien r?el qui ne peut qu?aboutir a` son maintien par un syste`me de gouvernement fasciste occidental sur le reste du monde, par la guerre imp?riale occidentale dirig?e par les Etats-Unis. "Socialisme ou barbarie", disait d?ja` Rosa Luxemburg. Puisque assassin?e par la bourgeoisie de son ?poque apre`s la premie`re guerre imp?rialiste capitaliste bourgeoise, elle n?a pas connu la barbarie qu?elle pronostiqua et qui ne fut rien d?autre que le fascisme qui s?ensuivit et qui visait, impuls? par la haute bourgeoisie fran?aise et anglo-saxonne, le socialisme naissant et dur a` cuire en URSS qui venait de r?sister a` la guerre civile. Le fascisme occidental s?installait pour ?viter la solution socialiste des Spartakistes a` la premie`re grande crise capitaliste et pour renverser l?URSS. Ce que comprirent Staline et les communistes de l?internationale qui s?aligne`rent sur Staline pour la survie de l?URSS Le fascisme est un syste`me de gouvernement capitaliste, comme nos d?mocrates oublient syst?matiquement de le pr?ciser. Ils pr?fe`rent l?appeler syste`me totalitaire pour y englober dans l?opprobre le socialisme qui pour eux ne peut qu?e^tre totalitaire par nature, pas comme le capitalisme.